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La polyglotte de Complute

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Message  Invité Jeu 24 Nov - 17:20

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C’ÉTAIT au début du XVIe siècle. Un navire quittait l’Espagne pour la péninsule italienne. Dans sa cale, il emportait une cargaison d’une valeur inestimable : presque toute la production de la Bible polyglotte de Complute, imprimée entre 1514 et 1517. Soudain, une violente tempête s’est levée. L’équipage s’est démené pour sauver le bateau, mais en vain : celui-ci a coulé avec son précieux chargement.
Cette catastrophe a induit la demande d’une nouvelle édition de la Bible polyglotte. C’est finalement Christophe Plantin, maître imprimeur, qui a accepté de relever le défi. Il lui fallait un mécène pour financer cet ouvrage monumental. Il a donc sollicité le patronage de Philippe II, roi d’Espagne. Avant de se décider, le roi a consulté plusieurs érudits de son pays, dont le célèbre bibliste Benito Arias Montanus. Celui-ci a affirmé au roi Philippe : “ Non seulement ce sera un service offert à Dieu et un bienfait pour l’Église universelle, mais encore le nom royal de Votre Majesté s’en trouvera glorifié, et sa réputation grandie. ”
Une édition révisée de la Polyglotte de Complute serait une réalisation culturelle remarquable ; le roi Philippe a donc décidé d’apporter tout son soutien au projet de Plantin. Il a confié à Arias Montanus la tâche colossale d’éditer la bible qu’on a plus tard appelée la Bible royale, ou la Polyglotte d’Anvers.
Le roi Philippe avait tellement à cœur l’avancement de cette bible polyglotte qu’il a demandé qu’on lui envoie une épreuve de chaque feuille. Mais Plantin n’était évidemment pas enthousiasmé par l’idée d’attendre que les épreuves voyagent jusqu’en Espagne, soient lues et corrigées par le monarque, puis reviennent à Anvers. En fin de compte, le roi n’a reçu que la première feuille sortie des presses, et peut-être quelques-unes des premières pages. De son côté, Montanus avançait dans la correction effective, avec la précieuse collaboration de trois professeurs de Louvain et de la fille adolescente de l’imprimeur.

Arias Montanus est entré en possession de tous les manuscrits qu’Alphonse de Zamora avait préparés et révisés en vue d’imprimer la Polyglotte de Complute ; il s’en est servi pour la Bible royale.
Au départ, la Bible royale devait être une seconde édition de la Polyglotte de Complute, mais elle a été bien plus qu’une simple révision. Le texte hébreu et le texte grec de la Septante ont été empruntés à la Bible de Complute ; puis de nouveaux textes ont été ajoutés, ainsi qu’un appendice détaillé. Finalement, la nouvelle Polyglotte comprenait huit tomes. Son impression s’est échelonnée sur cinq ans, de 1568 à 1572, un délai très court compte tenu de la complexité de l’ouvrage. Au total, elle a été tirée à 1 213 exemplaires.
Alors que la Polyglotte de Complute s’était révélé un “ monument de l’art typographique ”, la nouvelle Polyglotte d’Anvers l’a surpassée par sa qualité et par son contenu. Elle constituait une avancée dans l’histoire de l’impression et, plus important encore, dans l’affinage des textes de référence de la Bible.
Les ennemis de la Parole de Dieu attaquent
Comme il fallait s’y attendre, ceux qui s’opposaient à la traduction fidèle de la Bible n’ont pas tardé à se manifester. Bien que la Polyglotte d’Anvers eût l’approbation du pape et qu’Arias Montanus se soit acquis, à juste titre, une réputation de bibliste respectable, ce dernier a été dénoncé à l’Inquisition. Ses opposants lui ont reproché de présenter la traduction latine révisée de Sanctes Pagninus comme une version plus exacte des textes hébreu et grec originaux que la Vulgate, traduite des siècles auparavant. Ils l’ont aussi accusé d’hérésie pour avoir consulté les langues originales aux fins de produire une traduction exacte.
L’Inquisition est allée jusqu’à affirmer que “ le roi n’avait pas gagné grand honneur à ce qu’on mêlât son nom royal à cette œuvre ”. Elle a déploré que Montanus n’ait pas accordé assez d’importance à la Vulgate, la version officielle. Malgré ces accusations, les preuves n’étaient pas suffisantes pour condamner Montanus ni la Bible polyglotte. En définitive, la Bible royale a reçu bon accueil ; plusieurs universités en ont fait un ouvrage de référence.
Un outil précieux pour traduire la Bible
La Polyglotte d’Anvers n’était pas destiné au grand public, mais elle est rapidement devenue un outil précieux pour les traducteurs de la Bible. Comme la Polyglotte de Complute, qui l’avait précédée, elle a contribué à l’affinage des textes des Écritures disponibles à l’époque. Elle a aussi aidé les traducteurs à améliorer leur compréhension de ces langues. Cette œuvre a facilité la traduction de la Bible dans plusieurs grandes langues européennes. Ainsi, The Cambridge History of the Bible signale que des traducteurs de la fameuse Bible du roi Jacques, ou Version autorisée (1611), se sont largement appuyés sur la Polyglotte d’Anvers pour traduire les langues anciennes. La Bible royale a également exercé une influence considérable sur deux bibles polyglottes importantes publiées au XVIIe siècle. — Voir l’encadré “ Les bibles polyglottes ”.
La Polyglotte d’Anvers présentait entre autres avantages celui de rendre accessible pour la première fois aux érudits européens la version syriaque des Écritures grecques. En regard du texte syriaque figurait une traduction littérale en latin. Cet ajout était très utile, car la version syriaque était l’une des plus anciennes des Écritures grecques chrétiennes. Datant du Ve siècle de notre ère, elle était basée sur des manuscrits qui remontaient au IIe siècle de notre ère. Selon une encyclopédie (The International Standard Bible Encyclopedia), “ la valeur de la Peshitta [syriaque] pour l’analyse textuelle est généralement reconnue. Elle est l’un des plus vieux et des plus importants témoins des traditions anciennes ”.
Ni la mer démontée ni les attaques de l’Inquisition espagnole n’ont empêché que la Polyglotte de Complute revienne à la surface, en 1572, sous la forme d’une version améliorée et augmentée, la Bible royale. L’histoire de la Polyglotte d’Anvers est encore un exemple des efforts que des hommes sincères ont déployés pour défendre la Parole de Dieu.
Que ces hommes dévoués l’aient su ou non, leur labeur désintéressé a attesté la véracité des paroles prophétiques d’Isaïe. Il y a près de 3 000 ans, il a écrit : “ L’herbe verte s’est desséchée, la fleur s’est flétrie, mais la parole de notre Dieu, elle, durera pour des temps indéfinis. ” — Isaïe 40:8.





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Message  JORDAN Jeu 24 Nov - 22:20

Merci mon cher frére pour ce bon récit "production de la Bible polyglotte"
Aujourd'hui la Bible TMN est réellement plyglotte en ce sens qu'elle est traduite dans sa façon moderne et est accessible au monde entier pour comprendre le message que notre Dieu Jéhovah adresse à tous les hommes :cheers
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