Twitter et Facebook font église pleine
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Twitter et Facebook font église pleine
États-Unis : Twitter et Facebook font église pleine
Le Point.fr - Publié le 25/03/2014 à 07:32
Outre-Atlantique, les réseaux sociaux permettent aux lieux de culte désertés de faire le plein de fidèles. Reportage.
De NOTRE CORRESPONDANTE À WASHINGTON, HÉLÈNE VISSIÈRE
Aux États-Unis comme en France, il y en a partout. Des églises immenses en centre ville construites à la fin du XIXe siècle pour accueillir des milliers de fidèles. Mais aujourd'hui, elles sont aux trois quarts vides, en raison de la baisse de fréquentation, mais aussi des migrations de population. À Buffalo, une ville dans l'État de New York, un groupe de catholiques a eu une idée pour remplir les bancs de la messe du dimanche. Il a lancé par l'intermédiaire des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter et du bouche à oreille un appel à la mobilisation en appelant à se retrouver dimanche dernier à St John Kanty, une paroisse dans le quartier de Polonia jadis peuplé d'immigrés polonais. Ce grand bâtiment en briques rouges n'accueille habituellement pas plus de 100 à 120 fidèles. Mais ce dimanche, sous les arches néogothiques et les colonnes en marbre, ils étaient 800.
On connaissait les "flash mobs", ces rassemblement brefs et soudains de gens dans un lieu public à l'appel d'Internet. Voici maintenant les "mass mobs", jeu de mot intraduisible car "mass" signifie à la fois masse et messe. Le mouvement a démarré à Buffalo, mais se répand dans tout le pays. L'idée est de faire connaître ces lieux de culte souvent historiques. "On s'est dit : ça serait génial de faire venir les gens dans quelques-unes de ces églises catholiques laissées à l'abandon, leur montrer la merveilleuse architecture, les magnifiques vitraux, les fresques, "raconte Gregory Witul, un des organisateurs, à la chaîne de télé VIWB. Le choix de l'église se fait par vote sur le site http://buffalomassmob.wordpress.com/ et les participants diffusent l'info sur Internet.
"Don de Dieu"
"Ma famille est originaire de ce quartier - le vieux quartier comme ils l'appellent - et c'est vraiment bien de venir ici et de voir des gens à l'intérieur", déclare Mary Beth Lacki, une des fidèles. "De monter près de l'autel, de se retourner et de voir l'église pleine, ça apporte de l'énergie", renchérit le père Bob Pecoraro. Personne ne se fait d'illusion. Le mouvement des "messes en masse" ne va pas ressusciter ces paroisses ni endiguer l'hémorragie de fidèles. Mais cela permet de réénergiser la communauté et de doper le denier du culte. Pour payer l'électricité, le chauffage, et couvrir les frais d'entretien, les paroissiens de St John Kanty vendent habituellement des pierogies.
C'est la troisième opération de ce genre à Buffalo et le nombre de participants ne cesse de croître. D'autres paroisses catholiques s'y sont mises à Philadelphie, Cleveland, La Nouvelle Orleans... À St. Francis Xavier à Philadelphie, la réponse a été tout aussi massive. Cette paroisse construite à la fin du XIXe siècle a été fréquentée par des familles irlandaises jusque dans les années soixante. Depuis, la population a changé et l'église accueille en moyenne une centaine de fidèles à la messe dominicale. "Je ne savais pas à quoi m'attendre. Au départ, je me disais : si on a une cinquantaine de gens qui viennent, ce sera bien", a expliqué Ben DiFrancesco, l'un des organisateurs de la "Mass mob". Dimanche dernier, 680 personnes se sont retrouvées dans la nef à l'allure de cathédrale. Le pape François, qui a appelé l'Internet "un don de Dieu", doit apprécier.
Le Point.fr - Publié le 25/03/2014 à 07:32
Outre-Atlantique, les réseaux sociaux permettent aux lieux de culte désertés de faire le plein de fidèles. Reportage.
De NOTRE CORRESPONDANTE À WASHINGTON, HÉLÈNE VISSIÈRE
Aux États-Unis comme en France, il y en a partout. Des églises immenses en centre ville construites à la fin du XIXe siècle pour accueillir des milliers de fidèles. Mais aujourd'hui, elles sont aux trois quarts vides, en raison de la baisse de fréquentation, mais aussi des migrations de population. À Buffalo, une ville dans l'État de New York, un groupe de catholiques a eu une idée pour remplir les bancs de la messe du dimanche. Il a lancé par l'intermédiaire des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter et du bouche à oreille un appel à la mobilisation en appelant à se retrouver dimanche dernier à St John Kanty, une paroisse dans le quartier de Polonia jadis peuplé d'immigrés polonais. Ce grand bâtiment en briques rouges n'accueille habituellement pas plus de 100 à 120 fidèles. Mais ce dimanche, sous les arches néogothiques et les colonnes en marbre, ils étaient 800.
On connaissait les "flash mobs", ces rassemblement brefs et soudains de gens dans un lieu public à l'appel d'Internet. Voici maintenant les "mass mobs", jeu de mot intraduisible car "mass" signifie à la fois masse et messe. Le mouvement a démarré à Buffalo, mais se répand dans tout le pays. L'idée est de faire connaître ces lieux de culte souvent historiques. "On s'est dit : ça serait génial de faire venir les gens dans quelques-unes de ces églises catholiques laissées à l'abandon, leur montrer la merveilleuse architecture, les magnifiques vitraux, les fresques, "raconte Gregory Witul, un des organisateurs, à la chaîne de télé VIWB. Le choix de l'église se fait par vote sur le site http://buffalomassmob.wordpress.com/ et les participants diffusent l'info sur Internet.
"Don de Dieu"
"Ma famille est originaire de ce quartier - le vieux quartier comme ils l'appellent - et c'est vraiment bien de venir ici et de voir des gens à l'intérieur", déclare Mary Beth Lacki, une des fidèles. "De monter près de l'autel, de se retourner et de voir l'église pleine, ça apporte de l'énergie", renchérit le père Bob Pecoraro. Personne ne se fait d'illusion. Le mouvement des "messes en masse" ne va pas ressusciter ces paroisses ni endiguer l'hémorragie de fidèles. Mais cela permet de réénergiser la communauté et de doper le denier du culte. Pour payer l'électricité, le chauffage, et couvrir les frais d'entretien, les paroissiens de St John Kanty vendent habituellement des pierogies.
C'est la troisième opération de ce genre à Buffalo et le nombre de participants ne cesse de croître. D'autres paroisses catholiques s'y sont mises à Philadelphie, Cleveland, La Nouvelle Orleans... À St. Francis Xavier à Philadelphie, la réponse a été tout aussi massive. Cette paroisse construite à la fin du XIXe siècle a été fréquentée par des familles irlandaises jusque dans les années soixante. Depuis, la population a changé et l'église accueille en moyenne une centaine de fidèles à la messe dominicale. "Je ne savais pas à quoi m'attendre. Au départ, je me disais : si on a une cinquantaine de gens qui viennent, ce sera bien", a expliqué Ben DiFrancesco, l'un des organisateurs de la "Mass mob". Dimanche dernier, 680 personnes se sont retrouvées dans la nef à l'allure de cathédrale. Le pape François, qui a appelé l'Internet "un don de Dieu", doit apprécier.
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